Au coeur du plus ancien parc national d'Europe, c'est le 4000 le plus facile et le seul intégralement en Italie.

Le Grand Paradis a la réputation d'être le 4000 le plus abordable des Alpes, et à cause (ou grâce) à cela, de drainer une foule considérable. Mais il est aussi connu pour se situer dans une région magnifique, dans le Parc National du Grand Paradis (ancienne réserve de chasse royale, transformée en réserve en 1922) et d'offrir un point de vue impressionnant sur tout l'arc alpin. Après une première hésitation au mois de mai, nous nous décidons et réservons le Refuge Vittorio Emmanuel un mois à l'avance pour le 18 juin. Comme c'est un sommet facile, nous profitons de proposer cette ascension à quatre amis désireux de faire leurs premiers pas en alpinisme. Après quelques désistements forcés, l'équipe se stabilise avec Ben, Jean, Carine et François, et Les Pius évidemment ! Seuls Ben et Jean sont novices, mais sacrément motivés !
Départ de Genève le samedi à 9h15 avec Ben et Jean, rendez-vous au tunnel du Mt-Blanc avec Carine et François, et nous atteignons Pont (1960 m), au fond de la belle vallée du Valsavarenche. Préparatifs et déjà premières photos souvenirs de Ben ! Nous remontons la vallée et bifurquons sur la gauche. En 2h nous atteignons le refuge (2735 m). Il est 15h, ce qui nous laisse largement le temps de musarder au soleil !
Après avoir pris possession de nos couchettes dans le refuge d'hiver (très sympathique), le Piu va reconnaître le terrain (blocs et moraine) pour le lendemain.
Repas, excellent (lasagnes, rôti, purée et dessert), à 19h, puis Les Pius vont se coucher, rejoints bientôt par le reste de l'équipe.
Réveil à 2h45, petit déjeuner à 3h00 et départ à 3h45. Le réveil matinal ne semble pas avoir laissé trop de traces. Les traces, c'est plutôt le camel-bag de Ben qui en laisse, puisque les 2 litres de thé qu'il contenait se sont vidés intégralement dans son sac à dos en moins d'un quart d'heure... Ca commence bien !

Il s'agit d'abord de traverser une zone de blocs rocheux en partant derrière le refuge (direction nord, piquets gris, puis cairns). On atteint une zone herbeuse puis on grimpe une moraine pour arriver vers un petit vallon. Si la neige des névés encore présents porte bien, on peut remonter ce vallon pour atteindre le Glacier du Grand Paradis. Sinon on peut traverser ce vallon (ainsi que le torrent qui le descend) pour atteindre une 2e moraine sur laquelle on grimpe. Un bon chemin la remonte puis redescend pour atteindre le glacier. C'est l'option que nous avons retenu ce jour-là. On remonte sur le glacier une pente raide en tirant à droite, on atteint un plat, puis il s'agit de traverser une petite barre de rochers affleurants pour ensuite grimper une nouvelle pente raide. En haut c'est le Dos d'Âne, qui donne accès au Col du Bec de Moncorvé (3875m, 3h30 du refuge). On attaque alors la dernière pente raide issue de l'arête rocheuse par un arc de cercle de droite à gauche, avant de franchir la rimaie tout au bout. Un peu de mixte aérien mais pas difficile permet d'atteindre le pied du gendarme de la Vierge. On peut le contourner et le grimper par la droite, ou longer sa base par la gauche (corde fixe) pour ensuite grimper sur le vrai sommet (4061m, 1h00 du Col). Vue imprenable !

Ce sommet n'est pas difficile, mais le final aérien, qui ajoute un peu d'intérêt à cette course, a impressionné nos deux apprentis-montagnards !!! Mais ils ont adoré leur week-end, Carine et François (alpiniste chevronné) n'en ont pas moins été conquis ! Ben et Jean ont pu ainsi de familiariser avec le cramponnage, la variation des longueurs de cordes, et le partage de l'effort au sein d'une cordée.
Au final, un magnifique week-end, une météo au rendez-vous, bien qu'un peu chaude et orageuse, et une bonne grosse fatigue le dimanche soir. D'ailleurs Ben et Jean n'ont pas discuté longtemps avant de piquer du nez dans la voiture...