Au
fond du cirque de Talèfre se trouve la Pointe Isabella, entourée de quelques sommets prestigieux.
Le cadre est en effet imposant,
puisque que l'on côtoie des grands noms, comme la Verte, les Droites,
l'Aiguille du Triolet (dont c'est la voie de descente) ou encore les Grandes
Jorasses. Mais se rendre dans ce coin du massif, c'est accepter la montée
jusqu'au refuge du Couvercle, cheminement toujours aussi long (4h) et surtout
d'en revenir le lendemain, avec déjà 8h d'ascension dans les
pattes !
Itinéraire: depuis le refuge
du Couvercle,
prendre le chemin bien marqué qui descend sur le glacier de Talèfre (il passe
sous l'ancien refuge). Cheminer en direction du sommet (est) en passant
sous le Jardin de Talèfre. Sous les Courtes, chercher le meilleur
itinéraire (favoriser la neige à la glace ...) pour obliquer à gauche et
s'élever franchement en altitude et en longeant la base de l'Arête
des Rochassiers pour rejoindre le glacier des Courtes (2h). En fonction des conditions
du glacier remonter celui-ci au milieu / rive droite, puis franchir une zone
tourmentée
et la rimaye et atteindre un replat sous la chute de séracs. Si la
rimaye est infranchissable, on peut passer par les rochers complètement à gauche.
Du replat se diriger, plein sud, vers le début de la 1re arête
(rimaye), 20m à l'est du point 3401. Remonter l'arête puis le
ressaut rocheux (60m, blocs instables) pour atteindre la 2e arête,
plus raide. Celle-ci se termine par une pente à 40° sur 40 m.
où la
glace peut apparaître. On débouche sur la partie haute du Plateau
du Triolet et il ne reste plus qu'à viser le sommet rocheux. Franchir
une dernière
rimaye soit depuis le Col du Triolet et longer le pied de l'arête rocheuse,
ou l' attaquer de front vers la droite (plus raide). Les rochers (30m) s'escaladent
facilement soit par l'arête NE (à gauche) ou par des gradins
orientés NW (sangles, becquets). 2h.
On ne va pas reparler de l'accès au refuge, c'est déjà fait... On peut citer par contre l'amabilité et l'acceuil du gardien, et évidemment une vue dont on ne se lasse pas. Réveil à 3h00, départ à 4h00. A la lueur des frontales nous sommes abordés par quelqu'un qui nous demande: "Excusez-vous, vous n'êtes pas les Pius, par hasard ?" Nous voilà face à un lecteur, enthousiaste! Ou quand la virtualité d'internet rejoint la réalité ! Merci pour les encouragements !
Nous atteignons rapidement le glacier, dont nous avions repéré l'accès la veille. Nous décidons de laisser crampons et cordes dans le sacs, cette portion peu crevassée alternant glace incrustées de cailloux et zones de rochers. Nous mettons nos crampons pour cheminer sur une langue de neige qui nous mènent au-delà du Jardin de Talèfre, puis nous nous encordons. Il faut remonter une pente en glace (25°) qui nous mènent sous les Courtes.
Le soleil se lève sur le Mont-Blanc alors que nous montons en direction
de la rimaye. Celle-ci se franchit cette année sans problème.
Après une courte pose nous atteignons la 1re arête, élégante,
et franchissons le ressaut rocheux. Celui-ci n'a rien d'agréable,
les blocs bougent, les crampons frottent sur le rochers ou dans le gravier.
Comme il y a un peu de monde, on croisent les doigts pour ne pas prendre
un bloc sur la figure ! C'est donc avec plaisir que nous atteignons la 2e
arête, plus raide que la première. La vue sur la chute de séracs
est saisissante. Sur la fin l'arête se transforme en une pente raide (40°),
dont le haut est en glace un peu cassante. Nous observons les différentes
options prisent par les cordées qui nous précèdent (certains
traversent à droite pour rejoindre les rochers) et attaquons droit
dans la pente, pointes avant en action ! Rien de très compliqué,
la pente n'est pas trop forte et la technique du piolet-rampe suffit.
Nous atteignons l'espèce de dôme qui conduit au sommet rocheux. Nous sommes maintenant au soleil, la vue se dégage, nous voyons à gauche l'Aiguille d'Argentière et le Couloir en Y qui nous fait face. Il a l'air bien étroit, et le rocher apparaît en bas, au-dessus de la rimaye. Bof... On distingue aussi les contreforts du Dolent, côté suisse, avec l'Allobrogia et le Grépillon. Derrière nous la Verte nous observe ! Nous atteignons les rochers sommitaux par la droite et une petite traversée en glace nous permet de trouver une escalade facile, bien protégeable, d'autant qu'une sangle indique le départ. Il est 8h00, nous retrouvons trois cordées au sommet, il n' y a pas encore foule ! Nous ne restons pas longtemps, car un vent frais nous refroidi.
Nous faisons demi-tour et descendons par le chemin de montée. Un rappel
10m sous le sommet est aussi possible. Quand nous avons retrouvé la
neige, nous préférons longer l'arête NE en direction
du Col du Triolet (plus facile). Nous ne sommes pas encore complètement
détendus, car il reste la petite portion de glace à descendre.
Nous nous arrêtons
cependant pour manger un morceau, à l'abri de vent! Pour la partie en glace
deux petites longueurs en réversible, assurage sur piolet, une broche
vissée à mi-pente et le tour est joué! Pas de risque, perte
de temps minimum. Il ne reste plus que le ressaut rocheux, l'arête et il est
enfin temps de s'arrêter
plus longuement pour manger et boire.
La descente jusqu'au refuge n'est qu'une formalité, et le retour jusqu'au
Montenvers est long, long,... Nous arrivons finalement à 15h30, fourbus
mais heureux. Il y a longtemps que nous n'étions pas retourné en
altitude, le plaisir est toujours là !!
Date: 9 juil 2006 |
Accès: |
Dénivelé: |
Horaire: |
Difficulté: |
Orientation: |
Matériel: |
Carte: IGN 3630 OT - Chamonix. |
Topo: Sommets du Mt-Blanc, Laroche-Lelong, Neige, Glace et Mixte, tome I, Damilano, C2C Alpinisme. |