La montée au col des Hautes Fenêtres, 70m sous le sommet, nous permet la découverte de la rive droite du Rhône, et de sa vue sans égales sur les Alpes !

Confrontés à des conditions de neige pas fameuses en rive gauche du Rhône, nous allons essayer la rive droite, peut-être le vent y a-t-il moins travaillé la neige. Nous visons aujourd'hui la station d'Ovronnaz, et un sommet qui est un classique: le Grand Chavalard. Les remontées mécaniques permettent de gagner du temps et de la fatigue, et le sommet est connu pour être un belvédère incomparable !

Montée: à l'aide de deux télésièges et une descente, se rendre au pied du téleski du Petit Pré (1995 m). Descendre dans un petit vallon pour rejoindre la Lui d'Août (1959 m). Suivre le chemin d'été jusqu'à Par di Motzons (2066 m), rejoindre le Creux du Bouis puis par une légère descente le pied de la belle pente NE du Grand Chavalard, issue des Hautes Fenêtres (2200 m, 1h). La remonter au mieux. On peut continuer jusqu'aux hautes Fenêtres et on atteint alors la crête sous le sommet vers 2830 m (2h). Le sommet se rejoind alors à pieds. On peut aussi prendre vers 2620 m un couloir à gauche qui permet de basculer dans la fameuse face est et d'atteindre le sommet.
Descente par le même chemin. Pour la remontée facultative au Grand Château (2497 m), depuis le Creux du Bouis, contourner les contreforts par la gauche et monter par l'extrémité SO du Grand Château. Descente par le raide couloir NE.

Nous partons donc à la découverte d'Ovronnaz et de son magnifique cirque. La première partie de la montée se fait dans un décor bucolique de vallons à la limite de la forêt, puis dans des pentes douces sous les contreforts du Grand Château. La pente du Grand Chavalard est bien visible. Elle a quand même une certaine envergure ! Nous en atteignons le pied moyennant un descente, sans enlever les peaux, cela permet à Maud de se croire en skis !

Les choses sérieuses commencent. La montée se fait à l'ombre, nous sortons bonnets et vestes. Une trace de montée est présente, mais date de plusieurs jours. La pente se redresse inexorablement (max. 37°), et c'est l'occasion d'exercer les conversions ! Nous avons le temps d'observer la neige et de constater qu'elle est plutôt bonne, genre poudreuse dense, avec quelques zones de cartons. Il faudra quand même garder les yeux ouverts à la descente et bien "lire" cette neige pour éviter les surprises !

Après 3h d'efforts (dont 2h pour les 700m de la pente), nous sommes enfin au soleil, aux Hautes Fenêtres. Il est 13h et nous arrêtons là pour aujourd'hui, le sommet sera pour une autre fois. D'autant que son accès ne semble pas très aisé. Mais d'ici aussi la vue est saisissante: la vallée du Rhône en enfilade, plusieurs 4000 sont bien visibles, le Weisshorn, la Dent Blanche, le Cervin, le Grand Combin. Et puis Mont Blanc, imposant. Plus à l'ouest les Dents du Midi, et le Jura, jusqu'au dessus de Genève ! Et, malheureusement pour les habitants de la plaine, le stratus est bien visible sur le Léman !

Après avoir repris des forces, nous attaquons la descente. La neige est assez bonne, et il reste de la place pour faire ses traces. Maud et moi tâchons d'apprivoiser notre nouveau matériel, nouveau skis pour Alain, et la fameuse split board de Maud, plus exigeante. Il faut avoir les cuisses fraîches... et se concentrer. Le Creux du Bouis est atteint malheureusement trop rapidement !

Nous croisons 3 personnes, qui reviennent du sommet, et qui repartent pour le Grand Château. Après quelques hésitations, nous les suivons. Et c'est reparti pour 300 m de montée ! Nous finissons à pieds, car l'exposition SO n'a pas laissé beaucoup de neige sur ce versant. Le sommet du Grand Château est une vaste calotte, dotée elle aussi du vue splendide. Nous traversons cette calotte sans trop tarder, car l'heure avance et nous aimerions encore attraper le téleski du Petit Pré pour rejoindre les pistes. La descente du couloir NE est sympathique, bien que passablement traffolée.

En cours de descente, nous voyons le télé, mais il est arrêté (risque de coulée l'après-midi sur la piste) !!! Bonne surprise ! Il faudra donc encore se faire une troisième remise de peaux et une troisième remontée, alors que nous sommes déjà bien entamés ! Nous tirons un maximum sur la gauche pour rester le plus haut possible. La neige est poudreuse et c'est l'occasion de tracer encore quelques courbes, avant de rejoindre le Col de Forcle et les pistes d'Ovronnaz. Il est 16h et il faut encore rejoindre le village.

Quelle journée ! Encore une aventure, ou comment un rando de moins de 1000 m proche des installations mécaniques se transforme en une longue bambée pleine de surprises !