Une visite au fond du Val Ferret, enfin ! C'est loin, mais c'est beau et sauvage !

Il y a un moment que nous attendions l'opportunité de nous rendre au fond de cet interminable Val Ferret. C'est qu'il y a des kilomètres de faux plat pour aller en plein hiver du Clou au Glacier des Angroniettes, ou au Ban Darray, sous le Grand Golliat ou la Pointe de la Combette. En fin de saison, la route est praticable plus loin. Et avec les chaleurs de ces dernières semaines, le parking des Ars Dessous est atteignable en voiture, et même encore un bout de route. Autant de kilomètres à ne pas faire à pieds !

Itinéraire: Des Ars Dessous (env. 1785 m), suivre le chemin jusqu'à la séparation Ars-Dessus - Mont Percé (env. 1900 m). Prendre cette dernière direction (à droite, direction la rivière) jusqu'à l' alpage du Mont Percé (2023 m). Continuer rive gauche de la Dranse jusqu'aux Taves de Ferret et la Tenade (env. 2200 m, 2h). Traverser la Dranse et remonter les pentes nord au dessus de la Tenade pour rejoindre le Glacier des Angroniettes. Après être passé sous l'Aiguille des Sasses, obliquer vers la gauche pour remonter une pente raide bien visible, à gauche du Grand Golliat. La remonter, d'abord en ski, puis à pieds jusqu'au col ou la crête un peu à droite. Descente: même itinéraire.

Après un réveil matinal, nous quittons la voiture à 7h et avalons le long faux plat, en déchaussant plusieurs fois, partagé entre l'iconvénient de peu monter et la curiosité de découvrir un nouvel environnement. Lorsque que le val s'incurve légèrement vers l'ouest, nous découvrons enfin le Grand Golliat et le Ban Darray, dont nous avions si souvent entendu parler. Le regel est excellent, et en 3 petites heures nous atteignons le Glacier des Angroniettes.

Nous n'avons pas d'objectifs précis, plusieurs possibilités s'offrent à nous. Comme il est déjà 10h et que la température monte, nous optons pour la belle pente nord issue du Col des Angroniettes. Vu d'en bas elle ne parait pas si raide, et pourtant des traces des pas sont visibles. Effectivement, après une cinquantaine de mètres, il nous faut enlever skis et raquettes pour avancer à pieds. Un rétrécissement, comme souvent, raidit la pente qui ne doit pas être loin de 45° sur 50m. Nous rejoignons le groupe de trois français qui nous précédaient, puis nous quittons la trace qui part à droite pour tracer une grande banane en direction du col, plus à gauche. Il fait chaud, malgré l'orientation nord nous somme au soleil, et il n'y a pas un souffle d'air. Nous laissons fInalement le col proprement dit sur notre droite pour rejoindre la crête un peu plus haute. Ouf, nous atteignons des rochers et nous pouvons enfin poser nos sacs. Nos 3 compagnons du jour nous rejoignent et nous montons ensemble, à pieds, sur une petite pointe rehaussée d'un cairn.

Belle vue, naturellement, sur l'Italie, de Crevacol au Grand Paradis, et sur la Suisse, du Dolent et au Grand Combin. Belle vue aussi sur cet interminable Val Ferret, maintenant à nos pieds !


Nous préparons notre descente, avant qu'il ne fasse trop chaud. Maud part devant en grandes courbes, comme d'hab. En haut, la pente doit avoisiner les 35°, avant de se raidir jusqu'à atteindre probablement 43-45° dans le rétrécissement. La neige n'a pas transformé, le haut est en poudreuse... mais aussi rapidement changeante, alternant carton et zones dures ou molles, les variations se jouant à quelques mètres près. Alain est victime d'une faute de carres dans le carton et chute, heureusement du côté amont. La descente n'est pas si facile, surtout à cause du carton, pourtant pas très épais. Finalement les zones dures sont plus franches. Les cuisses chauffent, nous rappelant que nous sommes montés à pieds pendant 1h. Cela laisse des traces !

En bas de la pente, la neige est délicieusement ramollie jusqu'à la Tenade, juste ce qu'il faut. Nous tombons la veste et repartons. De ramollie la neige passe à collante et molle, puis c'est à nouveau le cycle chaussage-déchaussage, sous l'oeil intrigué des marmottes que s'ébattent au soleil.

Une jolie balade, qui se mérite, une belle pente, peut-être une des dernières de la saison, mais qui n'aura pas été une pente alibi. Du raide, et du long ! Bref, on a bien fait de mettre le réveil à 5h45 ce matin, mais maintenant la fatigue nous gagne. Vivement la sieste !