Sommet secondaire dans la Combe de Drône (Val d'Entremont), la Dent Ouest présente néanmoins une jolie pente finale, en tout cas suffisante pour faire partir une plaque !

Les idées de sommets ne manquent pas, mais voilà, les conditions ne sont pas optimales. Il a certes neigé en quantité raisonnable il y a une semaine, mais avec beaucoup de vent. Cela pose deux problèmes: une degré d'avalanche estimeé à 3/5, et une épaisseur de neige très variable. Nous choisissons d'aller assez haut en altitude, sur des pentes raisonnables. Nous optons pour les Monts Telliers, dans la Combe de Drône (Grand Saint-Bernard), une classique d'entre les classiques !

A première vue, il y a moins de neige en Entremont que dans le Val Ferret. Deuxième constatation: il a beaucoup soufflé, les crêtes sont bien dégarnies et les faces nord peu enneigées !

Itinéraire: départ du parking du Gd St-Bernard (1920m). prendre la route du col jusqu'à Maringo (1978m). Descendre à gauche en contrebas de la route pour entrer dans la Combe de Drône. Contrairement à la trace qui mènent aux Telliers, tirer à droite pour passer le petit pont qui mènent aux chalets de la Pierre (2039m). Se diriger vers le fond de la combe et remonter en diagonale les pentes (d'abord raides) à droite (rive gauche). Continuer ensuite à flanc tout en gagnant de l'altitude. On atteint le lac de Godegotte (sic, où vont-ils chercher des noms pareils... 2426m), invisible sous la neige, mais visible sur la carte ! Appuyer alors à droite pour atteindre un plateau vers 2520m. On peut d'ici couper sous l'arête issue du Gd Lé pour rejoindre les Telliers, ou attaquer la montée à la Dents Ouest (celle de gauche). La pente se redresse et se rétréci à la fin et mène au sommet rocheux, marqué d'une croix.

Nous avons suivi un peu par hasard la trace de droite au-dessus de Maringo, en nous disant qu'elle rejoindrait plus haut celle des Telliers. Mais, non, elle allait directement au Grand Lé. Visiblement, passablement de monde ont fait comme nous, et c'est au moins une vingtaine de personnes qui atteindront le sommet. Ironie du sort, nous avons entendu dire que personne n'est monté aux Monts Telliers!

La pente finale est belle, mais un peu raide pour des conditions nivologiques douteuses, probablement un peu plus de 30°. D'ailleurs, nous avons déclanché chacun une petite avalanche de plaque à la descente, en traversant sous des rochers. Pas de grande épaisseur, env. 15 cm, elles sont parties derrière nous. L'expérience (sans frais) est intéressante: risque 3/5, les pentes dangereuses se situant du sud-est au sud-ouest en passant par le nord. Autrement dit, les pentes sud seraient ce jour-là les plus sûres. La notre est orientée sud-est, donc en limite. Les pentes sud sont par contre celles qui ont été sous le vent lors des dernières chutes de neige (vent du nord). Et finalement c'est en traversant une petite pente un peu plus raide sous des rochers pour nous mettre à l'abri que la plaque est descendue, sur une cinquantaine de mètre jusqu'à une cuvette. C'est d'ailleurs probablement grâce aux rochers que la plaque s'est déclenchées en-dessous de nous, mais à cause de la traversée qu'elle est partie !

Nous profitons quand même du reste de la descente dans une neige poudreuse, mais s'humidifiant avec le soleil et la température douce. Un pic-nic plus tard, nous repartons et atteignons la voiture sans problème. Quelle drôle de journée: un sommet atteint par hasard et une plaque déclanchée...