Randonnée classique au départ du Super Saint-Bernard, mais une très belle situation !

Ayant envie de profiter encore des bonnes conditions avant que les chaleurs annoncées ne les dégradent trop, nous choisissons cette course car elle permet un départ assez haut (parking, 1927 m) et est orientée en grande partie à l'ombre le matin. C'est une classique, pas trop longue, qui tutoye les 3000 m, n'y allez donc pas pour chercher la solitude. Mais le plateau du Glacier de Proz est très joli et la vue (entre autres sur le Vélan et ses différents couloirs) depuis le sommet est tout à fait intéressante.

Itinéraire: il est très simple. Depuis le parking du Super (1927 m), remonter la piste le long du téléski (45 mn). Obliquer légèrement à droite pour remonter au mieux le vallon assez raide au-dessus. Celui-ci sort vers 2800 m sur un plateau, le Glacier de Proz. Le glacier est anémique et sans danger. Continuer en direction du Col d'Annibal, puis bifurquer à droite pour remonter une dernière courte pente en direction du point le plus haut. C'est la Testa Grisa, 3060 m, la plus haute des trois Pointes de Moline.
Descente: partir dans le vallon à l'ouest du sommet, parallèle au Glacier de Proz. Par des pentes assez raides il ramène au sommet du téléski. Il y a d'autres variantes, comme celle que nous avons faite. Elles nécessitent des départs plus à l'ouest, vers le sommet 3033, voire 3020. Certaines empruntent des couloirs raides ramenant dans la grande pente sous Crète Sèche.

La montée se passe sans encombre, la remontée le long du télé nous réveille gentiment. Nous sommes partis assez tôt, 7h45, afin d'éviter la neige trop molle. Il y a du monde devant, et du monde derrière ! La pente se redresse notablement ensuite, et la neige dure encourage certains à mettre les couteaux. Mais la trace est bien marquée et nous jugeons cette précaution superflue. Nous arrivons ensuite sur le plateau puis sur le glacier, absolument invisible. Existe-t-il encore ? Nous retrouvons le soleil et une ambiance plus montagnarde, maintenant que les installations du Super sont invisibles. A notre gauche les Dents de Proz et le Vélan, avec ses différents couloirs que l'on peut gravir. Il y a entre autres le fameux Couloir Annibal, celui qui est le plus au sud, et qui sort vers la calotte sommitale. Des traces de descentes attestent qu'il a été parcouru il n'y a pas très longtemps.

Pic-nic au sommet, puis nous descendons. Evidemment, prendre la descente classique toute tracée ne nous enchante guère, alors nous suivons l'arête en direction du sud-ouest, en direction du sommet 3033. Cela donne accès à une jolie combe suspendue, fermée par des rochers au nord. Nous descendons voir si un passage est possible. Il y a bien quelques couloirs, mais ils sont remplis de boules et débris d'avalanches. Un de ceux-ci, sur notre gauche, orienté vers l'ouest, semble offrir une possibilité de descente sans trop de boules. Nous n'en voyons par contre pas la sortie. Alain part en éclaireur et descend pour trouver la réponse: c'est ok, bien que la neige soit dure et le couloir en partie obstrué par une coulée. Qu'à cela ne tienne, il n'est pas long, et il donne accès à une belle pente, sous Crète Sèche.

La qualité discutable de la neige se confirme, mais prudemment nous atteignons le bas du couloir. Une longue traversée puis nous lâchons ensuite de grandes courbes dans la poudreuse, parfois un peu de carton, soyons honnêtes ! Ensuite c'est le pipe naturel à gauche du télé, en neige commençant à transformer. Sympa.

Il est 12h, nous avons terminé notre journée. Il fait beau, chaud, et la terrasse du chalet nous attend. La randonnée au printemps à quand même du bon, non ?