4e semaine: Lukla - Kathmandou - Genève


Lundi 15 novembre: Lukla - Kathmandou (1350 m)

Horaire: 30 min d'avion

Maud
La nuit a été bonne et la diète efficace, nous partons à l’aéroport en sautant le p’tit dej. – on ne sait jamais – et disons au revoir aux porteurs, à Nima et Kaje.
L’aéroport de Lukla est tout petit, mais c’est quand même le souk. Nous attendons notre avion dans une salle d’attente non chauffée. A 7h toujours rien … on attend … visiblement le brouillard à Kat ne permet pas aux avions de décoller ! Nous récupérons des habits dans les bagages de soute. Tout le monde a froid, certains boivent du thé, tournent en rond, font de la gymnastique, lance une partie de foot avec une balle de ping-pong … quand enfin on entend le doux bruit des moteurs. Tout le monde se précipite à la porte d’embarquement, c’est Sita Air qui arrive, l’avion repart, on attend le notre … viendra-t-il ? Un nouvel avion, c’est Yeti Air, puis encore un: c’est le nôtre, Youpie…
La rotation est efficace : l’avion se pose, les passagers et bagages sont débarqués puis embarqués et l’avion repart, en tout 15 min max. Le vol est plus confortable qu’on ne pourrait croire , la vue sur l’Himalaya est magnifique. 30 minutes plus tard nous atterrissons en douceur à Kat. Pas de représentant Tin-Tin en vue, nous prenons un taxi pour l’hôtel. Une fois dans la chambre, nous nous précipitons sous la douche bien chaude. Quel bonheur de pouvoir se laver les cheveux …3 shampooings sont nécessaires !
Nous donnons quelques habits au service de nettoyage de l’hôtel et partons manger et découvrir Kathmandou. Nous passons par l’agence pour récupérer nos billets d’avion pour le retour en Suisse et organiser le transfert à l’aéroport. Nous faisons quelques achats pour des cadeaux de Noël. Cette ville grouille de monde, nous descendons jusqu’à Durbar Square, les rues sont animées, des boutiques partout. Les odeurs, les couleurs, le bruit, les gens, cela donne le tournis. Mais on se sent bien, en sécurité, nous ne sommes pas agressés par des vendeurs de tapis ou de faux guides. Durbar est un lieu étonnant, c’est une concentration de temples et de lieux de cultes. Nous nous reposons au haut des marches d’un temple et observons la foule en contre-bas, le soleil se couche il est 16h30. Nous croisons notre premier singe qui se balade tranquillement entre les temples … Nous retournons à l’hôtel, on est vanné et le lunch a de la peine à passer. Coca et dodo !

Alain
Lever à 5h30, nous buvons une tasse de thé (surtout ne rien manger encore), préparons nos affaires et marchons jusqu'à l'altiport avec les porteurs, Nima et Kaji. Adieux et distribution des pourboires. Kaji, qui se rend aussi à Kathmandou, prend le vol suivant. Nous devrions nous revoir demain vers 10-10h30 à l'hôtel. Nous passons les différents contrôles et une longue attente commence.
Pas d'avions ! En effet, nous semblons comprendre qu'un problème météo les empêchent de voler jusqu'à Lukla. Finalement le 1er arrive vers 10h40, soit avec 3h30 de retard. Mais nous sommes si contents que notre attente se termine, et surtout de rentrer à Kathmandou !
Le vol est magnifique, toutes les montagnes (Everest, Cho Oyu,...) sont visibles dès que nous passons les nuages vers 4000m. Atterrissage, hôtel en taxi, douche et lessives bienvenues, nous ressortons faire un tour: Thamel, achats divers et variés, puis balade un peu plus loin, Durbar Square. Quel dépaysement quand même! Nous apprécions ce décalage.
Retour à l'hôtel vers 17h30, nous ne ressortirons plus!. Club sandwich dans la chambre, télévision et dodo! Vive la civilisation !

Mardi 16 novembre: Kathmandou

Maud
Deux jours entiers à Kathmandou pour visiter la ville et faire du shopping. Le shopping se résume à des souvenirs pour la famille et les amis, ainsi que des pashminas.
Pour visiter Kathmandou, il faut de bonnes chaussures et des roupies pour les taxis ou les vélos taxis. Mais les trajets à pieds permettent de "sentir" la ville. Certains quartiers sont pauvres et sales avec des chiens errants qui suivent les touristes en espérant … on ne sait quoi! Les bords de rivière sont de véritables fangse, d'ailleurs des cochons à moitié sauvages les ont adoptés! Malgré cela les Népalais sont toujours très souriants et aimables.
Tous les sites majeurs sont payants pour les touristes, mais au moins ils sont entretenus et propres.
Swayamehu – le temple des singes - est une colline avec un stupa et des temples sur ses flancs et son sommet. Ce site a été agrandi au cours des années, suite aux destructions partielles dues aux tremblements de terre et aux batailles. Ce site est entouré de légendes quant à sa construction. Une version raconte que Bodhisattva Manjusri se promenant sur les bords du lac qui recouvrait alors la vallée a aperçu un lotus qui émettait une brillante lumière au centre du lac. Il a donc découpé une gorge dans les collines du sud afin de vider le lac et vouer un culte au lotus. Le peuple s'est installé dans la vallée asséchée, lui a donné le nom de Kathmandou et a toujours considéré la colline comme place sacrée.
La montée des marches est éprouvante, mais elle permet de s'imprégner de l'esprit de ce lieu. Des moutons, des singes et des chiens se baladent en toute liberté. Des mendiants et des marchands tentent d'appâter les touristes qui montent vaillamment les marches! Au sommet la vue s'étend sur Kathmandou qui baigne dans sa brume de pollution. Ce lieu sacré est très fréquenté par les Népalais qui viennent se recueillir dans les différents temples.

Mercredi 17 novembre: Kathmandou

Maud
De l'autre côté de la ville à l'est s'étend le lieu appelé Pashupatinath. C'est le plus grand sanctuaire hindouiste et est dédié à Shiva. Ce sanctuaire est construit sur les rives de la rivière sacrée Bagmati. Shiva y prend ici sa forme paisible et le nom de Pashupati, le gardien du troupeau, le rassembleur des âmes. En effet ce lieu est utilisé pour les crémations. Certaines parties du site sont interdites aux touristes – dont le temple de shiva. Mais n'oublions pas que nous ne sommes pas dans un musée, mais un lieu de vie et de mort.
Nous nous promenons à l'intérieur de ce lieu étrange. Trois bûchers sont allumés et l'odeur acre de la fumée est un peu dérangeante. Nous assistons à une cérémonie funéraire, de la tristesse, des pleurs, mais aussi une certaine poésie et grâce dans les gestes et coutumes qui entourent cette cérémonie. Le corps est tout d'abord déposé près de la rivière, ces pieds trempant dans l'eau. Puis la famille place le corps au-dessus de l'eau sur des marches, il est enveloppé d'un nouveau tissu, recouvert avec des fleurs et de la poudre ocre. Ensuite le bûcher est préparé et le corps déposé dessus. Les cendres sont ensuite jetées dans le fleuve. L'âme peut ainsi renaître …
Un peu plus au nord se trouve Buddhanath. L'un des plus grand stupa d'Asie et est devenu le lieu saint le plus important pour les Tibétains du Népal. Sa construction, qui aurait pris 12 ans, reste un mystère et plusieurs légendes courent à ce sujet. En ce lieu un grand calme réside. On peut monter et se promener sur les trois estrades qui soutiennent le stupa. Tout autour, des moulins à prières, des temples, des boutiques, des restaurants et des hôtels créent une atmosphère festive. Nous montons sur l'une des terrasses d'un restaurant pour boire un soda et contempler le stupa d'un peu plus haut. Il fait beau et chaud, comme c'est agréable de siroter son verre en admirant la lumière et le vent qui fait flotter les lungtas.
Nous rentrons vers 16h à l'hôtel et passons chez Ledermann, un boulanger suisse, pour acheter du pain. Nos estomacs ne sont toujours pas parfaitement remis et même les pâtes d'hier soir ont pris du temps à être digérées … la faute à l'ail ?

 

Jeudi 18 novembre: Katmandou - Delhi - Paris

Maud
Très mauvaise nuit. Tout d'abord des clients sont rentrés complètement saouls à 2h du mat' en faisant un raffut d'enfer. Ensuite j'ai passé le reste de la nuit sur les toilettes … Alain aussi ne se sent pas très bien. Nous déjeunons léger: un thé et un jus de fruit. Viens le temps de faire les bagages, Alain est plié en deux sur le lit et me voilà abandonnée à cette triste tâche. Je sors faire encore quelques achats avant de rentrer à l'hôtel.
Nous quittons l'hôtel à 14h et le long voyage commence … Attente pour enregistrer les bagages, directement jusqu'à Genève, cela me semble trop beau, enfin on verra bien. Fouille et contrôle, puis salle d'attente. Les vols du début d'après-midi sont retardés puis annulés ! On attend en espérant. Nous embarquons avec une heure de retard, direction Dehli pour 1h30 de vol.
Arrivés à Dehli on nous refuse le transit ! Il faut donc remplir les papiers pour entrer en Inde et faire la queue à l'immigration. Heureusement que notre visa était valable 2 mois et pour 2 entrées ! Alain en oublie ses magazines d'agacement devant cette bureaucratie envahissante. Mais les ennuis continuent, on nous refuse l'entrée dans l'aéroport. Motif: notre vol part dans plus de 5 heures … On nous indique le salon visiteur pour patienter. Mais là surprise, il faut payer Rp 25/pers. Et ils n'acceptent que les roupies indiennes! Raz le bol de leur sous-développement organisationnel et leur sur-développement bureaucratique! J'explique avec snobisme au garde que nous n'avons pas de roupies car nous sommes en transit. Il nous laisse entrer gratis. Heureusement les fauteuils sont confortables, mais quel binz pour rien. Ne jamais utiliser Delhi comme transit ! Enfin nous pénétrons dans l'aéroport, vite au guichet Air France. L'hôtesse ne croit pas à l'enregistrement jusqu'à Genève. Elle demande nos bagages et se les fait apporter pour les ré-enregistrer, ouf sauvés, on a nos cartes d'embarquement. Nous filons au salon VIP et nous effondrons dans de larges fauteuils moelleux, sirotons un verre et mangeons un morceau. Vive les "Priority Pass", ça vous change la vie !
Le vol est une angoisse, nous sommes assis à la rangée juste avant l'issue de secours au lieu de juste après ! Donc impossible d'incliner les sièges et en plus nous sommes trois, alors que l'avion n'est pas plein. Allez comprendre … On essaye de dormir par terre, assis, les 9 heures de voyage sont longues.

Alain

...mais les hôtesses sont charmantes !

Vendredi 19 novembre: Paris - Genève

Maud
Après cette mauvaise nuit, nous retrouvons le monde occidental. Toilette sommaire et chocolat chaud avant de repartir pour Genève. Il fait gris, froid et venteux, on dirait même qu'il va pleuvoir ... Cela fait bientôt 24h que nous passons d'un aéroport à l'autre, d'une salle d'attente à un avion. On se sent fatigués, vivement la maison. Les parents d'Alain sont venus nous chercher à l'aéroport et nous ont même fait des courses pour remplir notre frigo. Adorable ! Arrivés à la maison, c'est le grand déballage et la ronde des lessives qui commence !
Que de souvenirs, que d'images, que d'odeurs, que d'expériences nous rapportons avec nous. Ce fut un magnifique voyage et même si cela n'était pas facile tous les jours, on en garde de merveilleux souvenirs ... à tout jamais !

 

 

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