Le Val d'Arpette est connue pour donner accès à bon nombre de couloirs. Voici l'un d'entre eux.

En cherchant des informations sur la toponymie des différents couloirs en rive droite du Val d'Arpette, on se rend compte qu'elle est assez fluctuante... Le couloir que nous avons skié est celui à gauche (en montant) du Glacier d'Arpette, à l'ouest de l'Aiguille d'Orny (3150 m). Ce couloir n'y mène donc pas à proprement parler, mais son nom semble faire l'objet d'un consensus.

Montée: depuis Champex (1498 m) suivre la piste qui conduit au Relais d'Arpette (1627 m) puis à la jonction de l'autre piste (1822 m). Continuer à remonter le Pierrier d'Arpette et passer entre la Tête d'Arpette (2344 m, pied de l'arête issue du Col d'Arpette) et le pt 2407. Appuyer à gauche pour atteindre le pied du grand couloir qui culmine entre l'Aiguille d'Orny et le pt 3125 (4h-4h30)
Descente: Idem

Cette journée a d'emblée été placée sous le signe des surprises et de l'improvisation ! En effet, à peine gravi le premier raidillon sur la piste, voilà que j'enlève mon sac, fouille à l'intérieur, en retire le thermos, le pose... et voilà qu'il file en bas !!! Descente en peaux et remontée, ça commence bien. La montée continue sans encombre jusqu'au pied du couloir issu du Col d'Arpette, le but initial de notre journée. Les cumulus sont déjà présents, accrochés à la crête, la neige peine à dégeler. Et voilà que Maud annonce qu'elle a oublié ses couteaux... Stoïque, je mets les miens et nous montons quelques mètres. La neige semble vouloir rester dure, le couloir ne nous dit rien qui vaille... nous décidons alors de renoncer. Maud veut rentrer, je me dis qu'on pourrait au moins aller jusqu'au Col des Ecandies.

Pour récupérer la trace, il nous faut faire un long flanc de coteau sur de la neige gelée. Je me place sous Maud pour la sécuriser, mais nous perdons facilement 1h dans toute cette affaire. Nous suivons alors un randonneur solitaire, et atteignant une petite crête morainique, nous nous apercevons qu'il faut en redescendre de l'autre côté... Cette journée commence sérieusement à nous gonfler !!! Nous discutons avec notre compagnon de voyage, qui nous dit vouloir remonter ce grand couloir, dans lequel sont déjà engagées deux personnes. Le couloir, encaissé, devrait avoir garder de la bonne neige, pense-t-il.

Bien, au point où nous en sommes, pourquoi ne pas essayer ? Nous le suivons à nouveau (il est bien plus rapide et file devant) et nous voilà engagés dans cette belle pente. La neige est en effet poudreuse, bien tassée, genre vielle poudre. Mais c'est mieux qu'en bas. Le foehn, violent, nous envoie par moments de belles bourasques. Plus nous montons et plus nous sommes sous les nuages accrochés là-haut. Ils crachent même par moments un petit grésil, alors que de l'autre côté du val le ciel est tout bleu. Hum !

Nous mettons les skis sur le sac, c'est plus facile ainsi et grimpons gentiment. Nous observons de temps à autre notre prédescesseur. Il est à présent dans le dernier raidillon plus pentu qui permet d'atteindre la sortie. Nous décidons quant à nous de stopper au pied de cette dernière pente, vers 2930 m. L e hautparaît proche, mais il reste plus de 100 m. Cela fait 5h30 que nous sommes partis, j'en ai raz la casquette !

Nous aménageons une plateforme pour nous préparer et en profitons pour observer les deux personnes montée avant nous descendre en rive droite, puis notre solitaire arrivant de son raidillon. Personne n'est sorti sur crête, les conditions ne s'y prêtaient guère. La neige semble excellente, nous commençons à être impatient !

Je pars en premier, effectue quelques virages prudents, tout va bien. Nous alternons alors enchaînements de courbes et prises de photos, alors que le soleil semble vouloir nous accompagner. La neige reste très agréable et nous sommes vite de retour sur la moraine. La suite se fait sur une neige de printemps, forcément de plus en plus molle. Et c'est le retour à Champex.

Quelle journée, pleine d'imprévus, mais finalement parfaitement réussie !