Les Pius à l'assaut de leur 16e 4000. Un 4000 abordable, à faire à skis par la voie normale. Depuis le sommet on a à portée de main la célèbre arête des Mischabel et ses sommets prestigieux.

Comme souvent, l'idée de départ n'est pas celle qui se réalise. Nous voulions d'abord gravir le Strahlhorn depuis la cabane Britannia, mais celle-ci était complète. Par chance, nous trouvons de quoi nous loger à la Berghaus de la Längflue. Nous irons donc à l'Alphubel !

Montée: suivre la trace ! On est rarement le premier sur cette course très fréquentée ! Mais sinon: depuis la Längflue (ou Längfluh) prendre pieds sur la piste et traverser à droite sous le télésiège. Remonter le Feegletscher en longeant les falaises rocheuses à droite. Continuer en direction de l'Alphubeljoch jusque vers 3640m, virer à droite pour monter entre les séracs. On arrive sur un plateau peu incliné que l'on remonte jusqu'au pied (3900m) d'une pente raide qu'il faut gravir (couteaux utiles, voire crampons). Louvoyer entre des zone de séracs et tirer à gauche pour atteindre la croupe qui mène au sommet (4-5h).

Descente: par le même chemin jusqu'à la Längflue. On peut aussi vers 3200m traverser à droite pour rejoindre les pistes (attention, crevasses).

Nous retrouvons avec plaisir le joli village de Saas Fee, qui nous avait servi de point de départ pour l'ascension de l'Allalinhorn. Nous pensons monter directement par le télécabine à la Längflue, mais celle-ci est fermée. Une seule solution, monter avec le métro alpin jusqu'à Mittel Allalin, puis descendre, en partie par les piste, jusqu'à la Berghaus.

Les gérants, présents depuis 2-3 ans, sont très acceuillants et sympatiques. Comme il y a trop de monde, nous dormons dans la salle du restaurant panoramique, à l'étage. Espace, vue sur 180°, le pied ! En attendant, on profite de la terrasse...

Réveil à 5h, départ à 6h. Il ne fait pas froid et la lumière est largement suffisante pour démarrer, encordés. Nous avalons rapidement les premiers 800m en 2h, puis vers 3600m le rythme commence à faiblir. Nous devons mettre nos couteaux, car de nombreuses zones sont en neige dure, lissée par le vent du nord des derniers jours. Nous avançons à petits pas, lents et réguliers, jusqu'au pied de la pente raide qui conduit au sommet.

Nous sommes proche des 4000m. Malgré la fatigue et l'altitude il faut rester concentrer, car c'est bien raide, et la trace est assez glissante. Conversions prudentes et apliquées. Dans la bagarre Maud lache un bâton qui file en bas. Heureusement il sera récupéré par une cordée. Merci ! En attendant, elle prend un piolet, et finalement cette solution se révèle parfaite, et tout à fait sécurisante. Finalement nous avons avons trouvé là une bonne solution, à réutiliser une prochaine fois !

La pente s'adoucit. Maud, talonnée par des Italiens, accélère et talonne à son tour Alain. Un billard alpin ! Mais Alain ralentit un peu la cadence, car se mettre dans le rouge à plus de 4000m n'est pas très agréable.

Mais nous atteignons le sommet, déjà bien occupé - ce n'est pas une course où il faut espérer être seuls - à 10h20, dans un temps honorable. Quand le vent ne souffle pas la température est agréable. Nous restons là-haut 45 minutes, entre préparation pour la descente, photos et petite collation.

Nous découvrons ensuite la joie de la descente avec des sacs lourds, après 1300m de montée et à plus de 4000m... les jambes sont très très sollicitées !!! Et comme la neige est variable, dure, bosselée, travaillée par le vent en fait, cela secoue un peu et fait travailler les cuisses ! Mais nous trouvons quelques zones plus douces, légèrement décaillées par le soleil, que nous exploitons avec plaisir !

Puis nous suivons vers 3200m les traces qui traversent à droite, attention aux crevasses, et nous rejoingnons les pistes, très bonnes. Et il reste plus qu'à se laisser glisser jusqu'au village, il y a encore assez de neige. Une chance !

Nous allons nous changer à la voiture et retournons au village. Nous trouvons un restaurant, excellent, et nous envoyons bières, sodas, tapas, viandes grillées, sur une terrasse, face à l'Alphubel. La Dolce Vita. Il faut bien reprendre des forces, que diable !

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