Géographie et climat

 

1. DESCRIPTION DE L'HIMALAYA 2. LE NEPAL
  Formation de l'Himalaya 3. LE KHUMBU
  Climat et hydrographie   Torrents et vallées
  Population et organisation de l'espace   Lacs et glaciers
  Exploration et alpinisme 4. LE CLIMAT
 

Les 14 sommets de plus de 8000m

  Réchauffement climatique

1. DESCRIPTION DE L'HIMALAYA

Voici une excellente introduction trouvée sur le site Pyrénées Passions, rubrique Montagnes et Massifs du Monde: "Situé en Asie, l'Himalaya est la plus grande chaîne de montagne du monde. Elle s'étire sur plus de 3 000 km, tandis que sa largeur est comprise entre 250 et 500 km. C'est aussi la plus élevée du globe; elle culmine à l'Everest (8848 m).Son nom, en sanskrit, signifie "séjour des neiges ".

L'Himalaya est partagé entre plusieurs États : le Népal, l'Inde et le Bhoutan en occupent la partie centrale, l'Inde encore et le Pakistan, la partie ouest. À l'ouest, la chaîne se prolonge par le Karakoroum puis par l'Hindu Kuch en Afghanistan. Son versant nord appartient au Tibet sous domination chinoise. À l'est, l'Himalaya se prolonge en Birmanie et jusqu'en Chine dans les monts du Yunnan.

Du sud au nord se succèdent les collines des Siwalik et le Petit Himalaya dont les altitudes se situent entre 2 000 et 3 000 m, puis le Grand Himalaya dont les sommets dépassent 6 000 m (une douzaine d'entre eux dépassent même les 8 000 m). Des glaciers descendent des hauts massifs, longs de 15 km environ dans le massif de l'Everest, pénétrant de 25 km dans le Sikkim. Le Karakoroum, en raison des chutes de neige d'hiver, alimente des langues de glace qui dépassent les 60 km (72 km au glacier de Siachen).

L'Himalaya occupe une place particulière dans les croyances des peuples de la région : pour certaines religions, il serait la montagne originelle et le centre du monde.
 

Formation de l'Himalaya:


L'Himalaya résulte de la collision de l'Inde et de l'Asie. Son histoire commence il y a 200 millions d'années, lorsque l'Inde s'éloigne de l'Afrique et amorce sa dérive vers l'Asie.
On estime que l'Inde, depuis sa collision initiale avec l'Asie, s'est enfoncée de 2 000 km à l'intérieur de ce continent, à une vitesse de 5 cm par an. Certains sommets continuent de s'élever de 5 mm par an, montrant que la compression est toujours très active. Celle-ci a gagné peu à peu l'intérieur du continent asiatique et atteint actuellement la Mongolie et l'Altaï, à près de 3 000 km au nord de l'Himalaya. Les reliefs accidentés par compression et la sismicité importante de l'ensemble de l'Asie centrale attestent l'étendue des déformations que subit ce continent. "

Ce choc a entraîné les alluvions déposés au fond de la mer qui les séparait (Thétys) vers le haut. On peut donc observer soit des roches sédimentaires – schistes, calacaires, marnes – soit des roches granitiques venant du magma profond.
Le soulèvement principal a eu lieu durant la période tertiaire, soit entre -12 et -65 millions d'années. Il continue encore de nos jours (comme dans les alpes d'ailleurts)!

En observant la masse noire de l'Everest, stratifiée, on en déduit facilement qu'elle est constituée de roches sédimentaires, c'est-à-dire d'un fond marin! On peut très bien voir aussi les strates de ce type de roche sur la face sud du Lhotse et du Nuptse (photo). Par contre, le Pumori et l'Ama Dablam sont constitués de roches granitiques.
 
Climat et hydrographie:

"Située entre 27° et 35° de latitude Nord, la chaîne appartient au domaine tropical. Cependant, l'Himalaya occidental, sec s'oppose à l'Himalaya oriental humide; les versants du sud, ouverts aux flux de mousson, sont très arrosés, tandis que les vallées et bassins intérieurs sont très arides, et les versants nord, également secs.

L'étage tropical, jusqu'à 1 000 ou 1 200 m, porte une forêt dense à l'est, plus sèche dans la partie centrale de la chaîne. L'étage montagnard, de 1 200 à 3 000 m, reçoit dans l'Himalaya oriental quelques mètres de pluie par an (3 160 mm à Darjiling) ; il porte une forêt dense et toujours verte. L'Himalaya du Népal, où alternent une saison sèche et une saison humide, porte encore des chênes et des pins bleus. L'Himalaya occidental, à pluies d'hiver et de printemps, est paré de forêts de pins et de cèdres.

Les étages subalpins, entre 3 000 et 3 900 m, subissent des hivers froids ; la prairie devient steppe dans les secteurs les plus arides (Tibet, Ladakh). Le seuil des neiges pérennes est situé entre 4 000 et 5 000 m d'altitude en fonction de la position et de l'orientation des pentes dans la chaîne.
 
Population et organisation de l'espace:

En dépit des difficultés d'accès, l'Himalaya a été occupé très tôt. Des vestiges ont été mis au jour dans divers secteurs de la chaîne. Les populations des deux versants ont toujours entretenu des relations. Cependant, de petites communautés ont conservé, dans des secteurs peu accessibles, leurs particularismes : le Bhoutan en est un exemple.

Les secteurs les plus peuplés se situent entre 1 000 et 2 000 m, tandis que la population est plus réduite dans le Grand Himalaya et dans la zone transhimalayenne (versant nord).

Le cloisonnement de la chaîne est peu favorable au développement urbain. Néanmoins, quelques capitales anciennes jouent un rôle non négligeable dans l'organisation de l'espace montagnard : Katmandou, capitale du Népal, Srinagar au Cachemire.

L'Himalaya a fixé des populations d'origines et de religions différentes : aire hindoue du Pendjab au Sikkim ; aire islamique dans la région occidentale de la chaîne ; aire bouddhique dans le Tibet et jusqu'au Bhoutan. L'Assam, à l'extrême est, compte quelques groupes animistes.

De nombreux secteurs de l'Himalaya sont désormais accessibles aux flux touristiques. De grandes routes transhimalayennes ont été aménagées, notamment celles du Cachemire, de la vallée du Gange, des pays de la Sutlej, de Katmandou, du Sikkim. Des aéroports ont été installés à Katmandou et au Cachemire.

Partagé entre de nombreux États, l'Himalaya occupe une position stratégique digne d'intérêt. Les tensions entre la Chine et l'Inde à propos du Ladakh, entre le Bhoutan et le Népal à propos du Cachemire en sont la preuve.

Exploration et alpinisme:

Bien que connu dès l'Antiquité (campagnes d'Alexandre), l'Himalaya n'a été systématiquement exploré qu'à partir du XIXe siècle. Sir George Everest en a établi une cartographie imposante (1830, 1843), alors que l'exploration commence.
Des ascensions ont été tentées entre les deux guerres mondiales, mais les plus hauts sommets restaient inaccessibles. Il a fallu attendre les années 50 pour que les essais aboutissent : l'Annapurna est vaincu en 1950 par une expédition française dirigée par Maurice Herzog; l'Everest en 1953 par le Néo-zélandais Edmund Hillary et le sherpa Tensing; le Nanga Parbat, en 1953 également, par une équipe allemande; le K2 (8 611 km, dans le Karakoroum), par une expédition italienne en 1954."

Les 14 sommets de plus de 8000m

L'Himalaya regroupe les plus hauts sommets de la Terre, dont 14 de plus de 8000 m, barrière numérique, psychologique et arbitraire pour accéder au statut de "géant"! Ils se répartissent sur 5 pays, souvent à cheval sur la frontière: Népal, Pakistan, Chine/Tibet et l'Inde. Les voici dans l'ordre, avec une photo de chacun:

EVEREST (SAGARMATHA, CHOMOLUNGMA)
8848 m
Népal / Tibet
K2
8611 m
Pakistan / Chine
KANGCHENJUNGA
8586 m
Inde / Népal
LHOTSE
8516 m
Népal / Tibet
MAKALU
8463 m
Népal / Tibet
CHO OYU
8201 m
Népal / Tibet
DHAULAGIRI
8167 m
Népal
MANASLU
8163 m
Népal
NANGA PARBAT
8125 m
Pakistan
ANNAPURNA
8091 m
Népal
HIDDEN PEAK (GASHERBRUM I)
8068 m
Pakistan / Chine
BROAD PEAK
8047 m
Pakistan / Chine
SHISHA PANGMA
8046 m
Tibet
GASHERBRUM II
8035 m
Pakistan / Chine

Le Népal est réellement le pays emblématique des plus hauts sommets puisque pas moins de 8 "8000" sont sur son territoire!


2. LE NEPAL

"Minuscule pays de légende coincé entre deux géants, carrefour mythique sur la route du sel, de la soie et des beatniks, le Népal est une terre où se côtoient, dans la paix et la tolérance, une multitude d'ethnies parlant 75 langues ou dialectes différents."

Le Népal est un petit pays coincé entre l'Inde au sud et la Chine au nord, dont il est séparé par l'Himalaya. Sa superficie n'est que de 141'000 km2 ( Suisse 42'000) et sa population s'élève à 25 mio d'individu, soit une densité comparable à celle de la Suisse.

Plusieurs langues et dialectes sont parlés, bien que la langue officielle soit le népali. Il est constitué de 14 régions administratives, et la capitale est Kathmandou. Son régime politique est présentement agité, puisque cette monarchie parlementaire voit l'autorité de son souverain actuel (au pouvoir depuis qu'une bonne partie de la famille royxale a été assassinée) remise en cause par les rebelles maoïstes.

Le Népal fait partie des pays les plus pauvres du monde. L'agriculture constitue le pilier de l'économie, le tourisme et l'activité hydraulique représentent depuis quelques années des marchés porteurs.


3. LE KHUMBU

Il convient d'abord de préciser que l'orthographe des lieux de la région est très variable d'un document à l'autre, ces noms étant écrits que depuis peu de temps, et parce que les Sherpa parlent leur propre dialecte, qui n'est pas le Nepali. De même les altitudes sont également encore assez incertaines, même pour les sommets les plus hauts ou les plus connus!

La région du Khumbu fait partie du district du Solukhumbu, dont le chef-lieu est Saléri. Le Khumbu se situe à l'est de Kathmandou, à environ 150 km. Il est délimité au nord par le Grand Himalaya et la frontière tibétaine, où l'on trouve d'ailleurs quelques uns des plus hauts sommets, comme le Cho Oyu (8150m), le Gyachungkang (7922m, en haut à gauche), le Pumori (7145m), l'Everest ou Sagarmatha (8850m, en haut à droite), le Lhotse (8501m), etc… A l'est la limite est marquée par l'Ama Dablam (en bas à gauche), le Thamserku, le Kang Tega (en bas à droite) sommets entre 6000 et 7000m. A l'ouest et au sud la limite est marquée par le Konde Ri Himal et le col Tashi Labsa. Il convient de noter que la frontière avec le Tibet n'est pas fixée de manière définitive et fait l'objet de négociations et revendications épisodiques !

Carte du Khumbu

Le Khumbu est compris dans le Parc National Sagarmatha, dont l'entrée a été placée près du village Mojo. En effet, à cet endroit la vallée est très étroite et l'accès en est donc plus facilement contrôlable. Tous les autres accès du Parc se font par des cols à plus de 5000m! Au sud-est de ce parc se trouve le Makalu Barun National Park.

Le Khumbu n'est qu'une toute petite région du Népal, peuplée d'environ 3000 habitants. Mais elle est très connue par les alpinistes et trekkers, car elle possède quelques uns des plus hauts sommets de la Terre – trois 8000 avec l'Everest (Saramatha), le Lhotse et le Cho Oyu. Les sentiers d'accès aux montagnes, autrefois réservés aux seuls alpinistes, sont rapidement devenus des buts en soi pour les trekkers. Cette région enfin est habitée par les Sherpas, peuple emblématique et incontournable sans lequel aucune expédition n'aurait pu se faire.

Le Khumbu se situe à environ 87° de longitude E et 28° de latitude N (soit l'équivalent de la Floride). Sa surface est de 1300 km2 et mesure 45 km par 35 km. Son altitude la plus basse est de 3200m à Phunki et la plus élevée est au sommet de l'Everest à 8850 m.

On distingue trois "étages": la haute montagne himalayenne (sommets, glaciers, moraines, à gauche), les piémonts himalayens (collines, caillasse, prairie, alpages jusqu'à 5500 m, au milieu) et le bas-pays (fonds de vallées, croupes, lieux d'habitats permanents, à droite).

Torrents et vallées

Les Népalais appellent koshi les cours d'eau importants et khola ceux dont le débit est plus faible. Les Sherpas nomment les lacs cho ou tcho.

Les cours d'eau ont creusé, dans des vallées au préalable formées par l'érosion glaciaire, des vallons et des gorges parfois spectaculaires. Les hautes-eaux ont lieu en été, non pas à cause de la fonte des neiges (les chutes sont faibles en hiver), mais lors de la mousson. L'hiver est la période d'étiage, au cours de laquelle intervient éventuellement la construction des ponts. Pendant la mousson le débit est décuplé et les ponts ou passerelles sont parfois emportés. Les rivières s'assèchent à la fin du printemps, ne bénéficiant pas de la fonte des neiges tombées en hiver comme dans les Alpes.

Les nombreux glaciers de la région donnent évidemment naissance aux plus grandes rivières et vallées. Quatre d'entre elles en sont directement issues. Les voici, d'ouest en est:

La Bothe Koshi à l'ouest, issue du Glacier Nangpa près du Nangpa La (5716m) à la frontière tibétaine. Cette rivière a creusé la vallée (en h. à g.) qui va de Thame (en h. à dr.) à ce col, empruntée par les caravanes de yaks et que nous avons parcourue depuis le Renjo La (5314m) au nord jusqu'à Thame. Le Nangpa La est actuellement interdit aux touristes. Le bas de la vallée communique avec le Rolwaling via le vallon de la Thame Kola (en b. à dr.) qui descend du Tashi Lapsa. Nous avons remonté ce vallon pour nous rendre au Parchamo. Le Parchamo (6272m) marque la limite du Khumbu à l'ouest. Ces deux vallées, Bothe Koshi et Thame Khola, sont encore assez peu fréquentées par les trekkers et par les alpinistes. Ainsi, si certains de ces magnifiques sommets et faces sur la rive droit de la Thame Khola ont été gravies dans les années 60 (le Pigpherago, 6718m à gauche du Parchamo par des Français), le Teng Kangpoche (6500m, en bas au milieu) a été tenté en 2002 par une équipe du CAF, et sa face nord en oct. 2004 encore par des Français. Sur la rive gauche de la Bothe Koshi, plus au nord, se dresse le Kyajo Ri (6186m, en b. à g.) qui n'a été gravi qu'en 2002 par une cordée franco-britannique.

 

Plus à l'est on trouve la rivière de la Dudh Koshi, qui prend sa source au Glacier Ngozumpa au pied du Cho Oyu (8150m, à g.) et coule jusqu'en aval de Lukla! Cette rivière a donné naissance au vallon de Gokyo, bien connu des trekkers. Ce vallon est donc fermé au nord par la chaîne du Cho Oyu à la frontière tibétaine. Sur son flanc rive gauche, le Cho La (5420m), que nous avons emprunté, donne accès au vallon de Dzonghla puis à la vallée du Khumbu). On trouve aussi de nombreux trekking peaks (à dr.) comme le Taboche (6367m) ou le Cholatse (6335m).

 

 

Vient ensuite le Lobuche Khola, ou le torrent du Khumbu, issu du glacier du même nom, lui-même alimenté entre autres par l'Everest (en h. à dr.). Cette rivière se jette plus au sud dans l'Imja Khola, puis dans la Dudh Koshi. La vallée où coule la Lobuche Khola est riche en sommets prestigieux puisqu'on y trouve sur sa rive gauche l'Everest ou Sagarmatha (8850m), le Lhotse (8501m) et le Nuptse (7879m) ou encore le Pumori (7145m) sur sa rive droite. De nombreux trekking peaks sont accessibles comme le Lobuche East (6119m) rive droite ou le Kongma Tse (5820m) rive gauche.

 

 

La quatrième de ces vallées se situe dans la partie orientale du Khumbu, c'est celle de l'Imja Khola. Cette rivière prend naissance au pied sud du Lhotse et se jette dans la Dudh Koshi en contrebas de Tengboche. Dans cette vallée on trouve Dingboche, Chhunkhung et l'Island Peak (6189m, en h.à dr.), trekking peak bien connu. L'Imja Khola est donc bordée au nord par cette formidable chaîne Nuptse-Lhotse Shar, longue de 6 km et au sud par le Khali Himal (7057m), l'Amphulapcha (5663m), le fantastique sommet de l'Ama Dablam (6856m, en b..à g.) et finalement le Kang Tega et le Thamserku (6685m et 6608m, en b..à dr.), deux trekking peaks parmis les plus difficiles.

 


Lacs et glaciers

Le Khumbu compte de nombreux lacs morainiques, d'origine glaciaire. Les plus connus sont les lacs Gokyo (à dr.), proches du village du même nom. Ces lacs sont souvent de couleur vert émeraude, oyu en langue sherpa, comme dans Cho Oyu. On trouve dans le haut du vallon de Lobuche un lac à Gorak Shep, souvent asséché en été. C'est ici que l'expédition suisse qui tenta le sommet de l'Everest en 1952 et ouvrit la voie de la Combe Ouest établit son camp de base. Un troisième lac important se trouve proche du camp de base de l'Island Peak. Le réchauffement climatique, dont les effets se font sentir aussi au Népal, n'est pas sans poser des problèmes. Les lacs ont tendance à gonfler et présenter des dangers en cas rupture de la moraine.

Les glaciers du Khumbu, bien que très nombreux, sont aussi très courts. Rien à voir avec ceux du Pakistan. Cela s'explique par les faibles précipitations en hiver, par des pluies abondantes en été jusqu'à plus de 6000m et par des journées chaudes même en hiver. Les plus longs glaciers ne dépassent pas une quinzaine de kilomètres (Ngozumpa et Khumbu).


4. LE CLIMAT

Le Khumbu, comme le Népal et une bonne partie de l'Himalaya, est caractérisé par le phénomène de la mousson. Celle-ci amène en été de fortes et incessantes pluies en été. Sans la mousson, le Népal serait désertique, car il ne pleut guère le reste de l'année. En effet, le Glacier du Khumbu, à une altitude de 5300m, reçoit annuellement 450mm de précipitation, dont 73% entre juin et septembre et 16% seulement entre décembre et mars. A plus basse altitude,entre 2000 et 3000m, Darjeling totalise 3000mm, dont 80% entre juin et septembre!

La mousson prend son origine dans les hautes pressions qui règnent sur le Tibet et les basses pressions qui règnent sur l'Inde et le Népal. Cela engendre un courant sud nord, aspirant l'air chaud et humide résultant de la forte évaporation estivale des eaux du l'Océan Indien en direction du Tibet. Ce flux rencontre sur son chemin le massif himalayen qui force l'air à s'élever et à se condenser, donnant ainsi naissance à de fortes précipitations (c'est le même phénomène que le foehn dans les Alpes).

Ces nuages sont plus abondants en basse altitude; il pleut (neige) donc moins en haute-montagne. Et en hiver, quand il serait susceptible de neiger, il n'y a pas ou peu de précipitations! Il n'y a donc jamais de fortes épaisseurs de neige dans les piémonts himalayens. En été, il peut pleuvoir jusqu'à 6000-6500m. Durant les autres saisons des précipitations occasionnelles se produisent, parfois assez abondantes (plus d'un mètre de neige en 24 heures) et peuvent donner lieu à de grosses avalanches.

Le Khumbu, comme les régions qui l'entourent, est semi-désertique. Il est protégé par deux chaînes de moins de 7000m au sud. Les nuages de la mousson subissent un phénomène d'aspiration au niveau de Namche Bazar, véritable cheminée dans laquelle s'engouffrent les nuages qui remontent ensuite la vallée! Le Khumbu n'est protégé qu'en partie de la mousson, sans quoi il ressemblerait au Plateau Tibétain.

Le printemps est une période de grande instabilité, générant des développements de cumulus et des averses dans l'après-midi. Ces nuages disparaissent durant la nuit et la neige tombée se sublime (évaporation sans fonte due à la sécheresse de l'air) au soleil le lendemain.

Si dans les vallées du bas-pays la mousson peut se manifester de manière plus ou moins continue, plus on remonte dans le Khumbu en altitude, moins la mousson est permanente. Elle ne se manifeste alors que l'après-midi, avec des matinées en général sèches. En automne, le ciel à tendance à se couvrir l'après-midi, mais sans précipitation. Pendant notre trek, nous avons eu droit à quelques averses de neige fin-octobre à Namche Bazar et Khumjung. Ces nuages remontant les vallées chaque après-midi ne montaient pas au-dessus de 4000-4500m. A ces altitudes, nous avons eu du beau temps stable.

Le Khumbu est une région plutôt froide. En période sèche, les écarts de températures entre le jour et la nuit peuvent être importants. En hiver, il peut faire largement au-dessus de zéro de jour et -15° est une température banale de nuit. Le sol, non-protégé par la neige, est donc gelé une bonne partie de l'année. Le Khumbu est aussi une région ventée, comme nous avons pu le constater tous les jours! Une petite brise se lève tous les matins avec le réchauffement des montagnes qui aspire l'air d'en bas (thermiques).

Les plus hauts sommets sont soumis au jet steams, ces violents courants de la très haute-altitude, qui souffelent d'ouest en est. Ces vents tombent au mois de mai, ce qui fait de cette période pré-mousson le créneau le plus intéressant pour tenter l'ascension d'un 8000m. Pendant la moussons les jet-streams soufflent d'est en ouest, avant de se rétablir à nouveau d'ouest en est à l'automne. Les sommets sont alors de nouveau ventés.

Réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est largement observable en Himalaya et au Népal. La fonte des glaciers pose un problème à court terme avec le gonflement des lacs de montagne et leurs risques de débordement ou d'inondations. A plus long terme la disparition des glaciers peut assécher les cours d'eau et priver d'eau des milliers de gens.

Au Népal, qui compte 3300 glaciers et 2300 lacs glaciaires, le problème est aigu. Les moraines dans lesquelles se forment les lacs peuvent en effet céder sous la pression de l'eau, celle-ci augmentant avec le niveau d'eau. Une douzaine d'inondations de ce type se sont déjà produites, dont une en 1985 a fait 20 morts dans le Khumbu. (Source BBC News)


Source: une grande partie des informations ci-dessues provient du très intéressant livre de Henti Sigayret "Le Khumbu, ses Montagnes, ses Sherpas, ses Treks", Vajra Publications, Népal, 2004