Une magnifique boucle dans une ambiance haute montagne avec mon ami Jean-Benoît. Par Maud

Itinéraire: De la Fouly (1596 m) prendre le petit pont en contrebas de la route et suivre la piste de fond. Remonter le vallon des Essettes (ou de l'A Neuve) en se tenant plutôt en rive droite de la Reuse de l'A Neuve. Vers 2200 m obliquer à droite pour traverser une moraine puis remonter une grande pente vallonnée (>30°). On en sort vers 2700 m sur un plateau, env. à la même hauteur que la cabane, visible à droite. Continuer de monter une vaste combe, entre les Essettes et l'éperon rocheux au milieu du glacier de l'A Neuve. On arrive au pied de la "Bosse" (env. 3200 m). Elle se remonte en restant à droite, en passant au pied des rochers venant du Col de Saleina. En haut tourner à droite et se diriger vers le col (3419 m) peu marqué. Ne pas confondre avec la selle neigeuse plus à l'ouest qui est juste sous le sommet de la Grande Lui. Le Col se passe généralement avec des crampons.
Descente: poser une main courante pour descendre du Col en direction du Glacier de Saleina. La pente est rarement en condition pour une descente à ski; glace sous-jacente. Passage de la rimaye sur la gauche en descendant. Deux itinéraires pour la descente :
- Plein Nord en direction des Dorées en zigzaguant à travers les crevasses, passage sous l'Aiguille d'Argentière, puis Nord-Est le long du versant gauche du Glacier de Saleina, sous la Pointe des Plines jusqu'à la prise d'eau.
- Traverser le plateau en direction de la Tita Neira (remettre les peaux), puis descente plein Nord en direction du Glacier de Saleina (pentes plus raides) rejoindre le versant gauche du glacier de Saleina sous la Pointe des Plines et continuer versant gauche direction Nord-Est jusqu'à la prise d'eau.
De la prise d'eau descendre par la route jusqu'à Praz-de-Fort soit à pied soit en ski en fonction de l'enneigement.

Depuis deux ans que Jean-Benoit et moi-même voulions faire une course ensemble, mais nos agendas et la météo ne voulaient pas se coordonner jusqu'à aujourd'hui ... voilà qu'il me propose de me lever à 4h du mat' pour aller chatouiller les pentes nord de la Grande Lui. Si le réveil ne fut pas trop difficile, le départ le fût plus. Une nuit sans lune, il fait vraiment nuit et je me demande quelle mouche m'a piqué pour me trouver là. Je suis le rythme de Jean-Benoit en maudissant cette nuit noire. Heureusement il ne fait pas trop froid, même si un petit vent frais descend du glacier. Arrivés sous la moraine, je préfère assurer et mettre mes couteaux, une nouvelle occasion pour Jean-Benoit de me dire qu'en ski j'aurais pas besoin et que je devrais laisser tomber la split ! Hors de question ! Il sera puni en perdant son thermos qui rentre tout seul à La Fouly ! Il ira le rechercher en fin de journée ... et l'a retrouvé!
La trace de montée est mauvaise, soit trop étroite, soit inexistante; je suis bien contente d'avoir mes couteaux. Jean-Benoit ne les sortira pas. En 3h nous sommes à la hauteur de la cabane, deux personnes la quitte. Le soleil s'est levé et nous avons eu droit à un magnifique embrasement des sommets. La récompense pour un lever en pleine nuit, cela valait la peine.
Après encore 2h d'efforts sous un soleil qui chauffe de plus en plus, nous arrivons au Col de la Grande Lui. Si au moins 50 personnes sont sur l'itinéraire, nous sommes les seuls à faire cette variante. Les autres faisant le sommet d'hiver et descente sur la Fouly.

Passage du col en crampons, Jean-Benoit pose une main courante pour la descente en crampons sur l'autre versant. J'ai tellement l'habitude de ces crampons que je les ai mal attachés, résultat j'ai perdu les deux crampons lors de la montée et fini sans ! Je ferai mieux pour la descente. Un groupe de 6 à 8 personnes font l'itinéraire inverse et sont en train de remonter le col versant Saleina. Nous décidons donc de ne pas chausser avant la rimaye. Surtout que de la belle glace vive est visible sur tout le flanc droite du couloir.

Il est déjà 11h et nous préférons descendre directement plutôt que de tirer à flanc sur la Tita Neira. La descente est somptueuse dans une magnifique poudreuse légère et un cadre grandiose. Une fois sous la Pointe des Plines c'est une neige de printemps juste revenue, que du bonheur. Il paraît qu'entre deux il y avait du carton. En snowboard j'ai rien senti, contrairement à Jean-Benoit à ski, pas si mal la split pour finir ! En descendant le long de la cascade de glace nous admirons les séracs qui forment de véritables cathédrales. Il vaut mieux contrôler son itinéraire et pas aller les chatouiller, la chute pourrait être fatale. Final dans une neige bien molle et entre les buissons, cailloux et autres obstacles à contourner. Un peu galère en snow, mais ça passe et cela donne une nouvelle occasion à Jean-Benoit pour me dire de passer au skis ...

Il est midi nous sommes à la prise d'eau et la neige à fondu sur la route, mais pas partout. Impossible de descendre à ski et impossible de monter en voiture, résultat: descente à pieds obligatoire. Le fils de Jean-Benoit viendra nous chercher vers 1400m. Pour fêter cette magnifique journée nous filons chez Jean-Maurice à Orsières pour nous rassasier d'un magnifique tartare et étancher notre soif au Cornalin. Alain qui arrive en train de Genève, nous y rejoint, un peu jaloux de notre journée.

Merci à Jean-Benoit pour avoir partager cette magnifique journée, à la suivante !